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Location de Maison sur l’île de Ré : Pourvu que la prison se tienne tranquille!!

Aux environs de l'Île de Ré

Un établissement pénitentiaire dans lequel tout le monde trouve intérêt à faire le moins de vagues possible, la survie du tourisme et des locations de maisons sur l’ile de Ré en dépens!!

Prison de l’ile de Ré

Voilà les données d’une situation unique en Europe : L’établissement carcérale qui abrite la plus importante concentration de personnes condamnées pour crime de l’hexagone est situé à Saint Martin en Ré, un village Rétais, sans doute le plus cher et le plus chic, à 300 mètres de la concentration touristique la plus dense de l’ile considéré comme le ‘Saint-Tropez de l’Atlantique’. Une situation qu’il a fallu gérer afin que le tourisme et les locations de maison sur l’Ile de Ré continuent à prospérer.

L’ile de Ré n’a jamais vraiment habitée un bagne comme le veut la légende et même si les conditions de détention des prisonniers, dont les plus connus sont Guillaume Sceznec et le Capitaine Dreyfus, y furent particulièrement épouvantables, la citadelle, qui n’a d’ailleurs jamais servie à des fins militaires a surtout été une escale avant le départ vers le bagne de Guyanne dont on sortait pour le coup ‘mort ou fou au mieux brisé’.

Donc on résume, un bagne qui n’en a jamais été un, une citadelle qui n’a jamais servie mais qui est devenue une vraie attraction touristique : ‘le bagne est une bonne affaire pour Saint Martin, les touristes viennent pour le bagne’ comme le formule certains à la mairie.

Ces simulacres ne résisteraient pas longtemps si, comme les autres prisons, la centrale de Saint-Martin défrayait la chronique carcérale, si elle surgissait de l’ombre, renversant le décor de théâtre monté pour la camoufler, ou si les criminels quittaient les coulisses pour occuper la scène.

Alors malgré l’affaire récentes des ‘pousses de Cannabis’ et quelques incidents mineurs survenus au cours des dernières années, force est de constater que pour un établissement carcéral  qui abritent à elle seule près du quart des places disponibles en centrale, 45 détenus condamnés à perpétuité et plus de 40 à plus de trente ans d’incarcération, la centrale de Saint Martin est particulièrement calme et touristes et estivants n’ont jamais ramené de mauvais souvenirs de leurs vacances de bord de mer.


Un mystère alors ? Non. Le silence de cette centrale tient à une remarquable organisation de la détention fondée sur l’occupation des détenus, des activités sportives diversifiées, un large octroi de permissions de sortir… et beaucoup de libéralités. Par exemple, en 2000, les criminels de Saint-Martin ont bénéficié de plus de la moitié des permissions de sortir accordées par l’Administration pénitentiaire aux détenus en centrale. Ils ont donc intérêt à se tenir tranquille au risque sinon d’être transférés et de ne plus bénéficier de conditions de détention bien meilleures que partout ailleurs. Les pénitentiaires le leur accordent volontiers redoutant que des conditions de détention tendues ne fassent sortir la prison des coulisses ce qui pourrait réduire la demande touristique. Des incidents fréquents nuiraient aussi à la carrière des directeurs : la direction de la plus grande centrale de France est, pour eux, un excellent tremplin. Des incidents spectaculaires poseraient la question de la fermeture de l’établissement, évoquée en sourdine car l’Administration pénitentiaire est le principal employeur de l’île avec environ 260 fonctionnaires, dont la majorité sont rétais et forment un puissant groupe de pression.

Bref, les directeurs, les surveillants et les détenus forment ensemble une équipe soudée par la volonté de définir une situation sans prison.

Citadelle Ile de Ré

La discrétion entourant la prison pourrait cependant ne pas durer indéfiniment. Les nouveaux surveillants ne sont plus rétais, ils habitent le continent puisque le coût pour se loger sur place est devenu particulièrement élevé, ils n’investissent pas la vie locale et n’ont pas d’intérêts dans le tourisme. Un jour viendra où une majorité de surveillants ne sera plus motivée pour détendre la détention, condition indispensable à ce que la prison reste tranquille. Ce jour-là, Saint-Martin ne sera plus un cas unique et ressemblera peut-être aux autres prisons qui occupent bruyamment l’actualité carcérale.

Si Saint-Martin n’était plus ce cas unique, le voisinage des vacanciers avec et des criminels deviendrait plus problématique et la location de maisons de vacances sur l’ile de Ré en pâtirait forcément aussi.