Ré : L’île aux deux visages ! Avant et après les locations de vacances sur l’île Ré
L’île de Ré semble ne vivre que deux saisons, un hiver qui précède directement un été, l’été des saisonniers et des locations de vacances, puis un semblant d’automne qui doucement voit l’île se rendormir et retourner à sa torpeur.
Jusqu’au mois d’avril, Ré la blanche hiberne en attendant son heure. Les plages sont désertes, les planches à voile et les bateaux au hangar, beaucoup de restaurants sont fermés, les magasins connaissent une activité réduite, l’île semble fonctionner au ralenti.
Puis à partir du mois d’avril, l’île de Ré se réveille doucement, on nettoie les plages et répare les voiles, les vélos sont graissés, les boutiques relookent leur devantures, Ré prépare son lifting estival. Pourtant l’ile de Ré ne connaitra vraiment l’affluence qu’au cours des deux mois d’été, même si les ponts du mois de Mai génèrent aussi un afflux de touristes temporaire.
La sociologie des îles met en avant le désir d’isolement des îliens, à Ré ce fut tout le contraire. Il semble que les autochtones de l’île de Ré se soient mobilisés pour qu’elle soit rattachée au continent et qu’une lutte farouche les ait opposés aux propriétaires de résidences secondaires. Une fois cette bataille gagnée, avec la construction du pont qui relie l’île à la Rochelle on ne peut que rester perplexe devant le fait que les Rétais n’aient pas cherché à développer une activité touristique pérenne sur toute l’année.
Ainsi, l’île de Ré dont le niveau d’ensoleillement avoisine celui de la côte d’Azur ne devrait-elle pas prendre modèle sur d’autres régions afin de limiter la saison creuse à quelques mois de l’année ? De même, les Rétais pourraient facilement développer une offre culturelle plus importante, moins élitiste et plus populaire ou encore prendre exemple sur Saint-Tropez dont l’organisation de régates hors saison permet de faire continuer à vivre la ville en dehors de la période estivale. N’y aurait t-il pas à envisager un rapprochement avec la ville de la Rochelle, toute proche, dont l’attrait et le dynamisme sont particulièrement remarquable tout au long de l’année ?
Mais, tandis que Ré tire déjà l’essentiel de ses ressources du tourisme alors que la pêche, l’ostréiculture, les fermes aquacoles et les conserveries de poissons disparaissent petit à petit, n’est-ce pas au contraire une position recherchée et consciemment assumée, un désir nostalgique de retrouver la vraie « identité rétaise » perdue pendant l’été ?
N’est t-il pas, d’ailleurs, finalement grand temps pour ‘les voyageurs’ à défaut des touristes de redécouvrir l’île de Ré pendant ces longs mois d’endormissement où l’authentique charme de l’île se découvre à nouveau. Des locations de vacances sur l’île Ré à un niveau plus modéré pendant la période ‘creuse’, ne serait-ce pas là une voie médiane dont les bénéfices temporels et intemporels iraient à l’île, ses habitants mais aussi aux vacanciers ?